Application des fonds “next generation” dans la Galice

Sept organisations galiciennes de protection de la nature demandent au ministère régional de l’environnement des informations sur les propositions d’application des fonds «next generation» (PDF).

Il y a quelques semaines, le ministère régional de l’Environnement, du Territoire et du Logement a annoncé la présentation de 10 projets de biodiversité qui seront éligibles au financement européen pour la relance économique, les fonds dits de «nouvelle génération». Dans cette annonce, une série d’actions qui, selon nous, doivent être expliquées et ouvertes à la participation de la société civile afin d’adapter ces fonds aux besoins réels, qui sont nombreux, en termes de biodiversité en Galice, sont proposées de manière très superficielle et sans aucun détail spécifique.

Les fonds «Next Generation» représentent une magnifique opportunité d’améliorer l’état de conservation de notre environnement naturel malmené et devraient être destinés à la conservation et à la restauration des écosystèmes marins et terrestres et de leur biodiversité au sens le plus large possible, notamment en ce qui concerne les zones protégées, le «Réseau Natura 2000 » et les espèces dont les plans de rétablissement ont été approuvés ou sont en cours d’élaboration ou qui ont effectivement justifié la déclaration de ces zones protégées, sans oublier la nécessité d’augmenter la superficie des zones protégées. En revanche, l’utilisation de ces fonds pour des actions sur les infrastructures ou pour la promotion de l’utilisation publique de ces sites ne doit pas être envisagée.

Les signataires de ce document demandent des informations plus détaillées sur les 10 projets de biodiversité identifiés par la CMATV comme bénéficiaires des fonds de relance économique. Il serait souhaitable de pouvoir ouvrir des espaces pour que la société civile participe à la priorisation et à la prise de décision des investissements de ces fonds. C’est pourquoi nous avons demandé une réunion télématique avec la conseillère Ángeles Vázquez et la directrice générale du patrimoine naturel, Belén María do Campo, afin d’obtenir des informations plus directes sur cette question, que nous considérons comme très importante pour la conservation de la nature en Galice.

En ce sens, nous comprenons qu’au-delà de l’opportunité que peuvent représenter les fonds «Next Generation», la gestion et la conservation de la biodiversité en Galice stagnent depuis des années et les mandats européens ne sont pas remplis, pas plus que les obligations des compétences en matière d’environnement et de conservation de la nature, et il y a un vide dans l’application de ces politiques sur le territoire.

Le Réseau Natura 2000 représente moins de 12 % du territoire galicien, ce qui est bien inférieur à la moyenne espagnole. Nous pensons qu’il est essentiel de s’attaquer à l’expansion de bon nombre de ces zones, en particulier celles situées dans les montagnes de l’est de la Galice, ou de déclarer de nouvelles zones de protection des oiseaux (ZPS) et d’autres zones avec des habitats et des espèces pertinents. Parallèlement, il serait nécessaire de prévoir une planification spécifique pour chacun des sites du Réseau Natura 2000. La dégradation de nombreux sites du réseau est évidente et leur planification et leur gestion sont urgentes si l’on ne veut pas qu’ils perdent les valeurs qui ont conduit à leur catalogage. Le cas des zones humides est particulièrement remarquable, car elles souffrent d’un manque de gestion adéquate pour la conservation de leurs valeurs environnementales.

La plupart des espèces du catalogue galicien des espèces menacées n’ont pas, malgré le temps écoulé, de plans de récupération ou de conservation approuvés. C’est le cas, par exemple, du Outarde canepetière (Tetrax tetrax), du Busard cendré (Circus pygargus), du Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) et du Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis), des espèces répertoriées qui nécessitent une intervention urgente afin d’éviter leur disparition imminente. Les quelques espèces dont les plans de rétablissement ou de conservation ont été approuvés aujourd’hui, comme le Pluvier à collier interrompu (Charadrius alexandrinus), classée comme vulnérable, ou le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus lusitanica), classée comme menacée, ne sont pas considérées comme appropriées pour la restauration et la conservation de leurs habitats. Il existe également des espèces dont les plans de reconstitution sont obsolètes, comme l’ours brun, dont le plan devrait être mis à jour en fonction de la situation actuelle de l’espèce.

Il est urgent d’inverser ce panorama décourageant de la biodiversité en Galice et nous pensons que l’application des fonds de récupération verte est une bonne occasion de commencer.

  • Association pour la défense écologique de la Galice (ADEGA)
  • Association des Amis de la Terre
  • Association galicienne pour la gestion du territoire (Asociación Gallega para la Custodia del Territorio)
  • Association Verdegaia
  • Groupe d’habitat naturaliste (GNH)
  • Société galicienne d’histoire naturelle (SGHN)
  • Société ornithologique de Galice (SGO)